Adopter une véritable politique de santé sur les territoires pour lutter contre la désertification médicale
Adopter une véritable politique de santé sur les territoires pour lutter contre la désertification médicale
La situation devient sérieusement alarmante dans nos départements, les médecins libéraux sont de moins en moins présents. Beaucoup vieillissent, cherchent de jeunes remplaçants, vendent leurs cabinets tout équipés à prix sacrifiés pour favoriser la reprise de leur établissement...En vain... Les jeuens n'arrivent pas...Et le habitants sont obligés de trouver un nouveau généraliste, sont contraints de faire des kilomètres pour accéder à un droit précieux : l'accès aux soins.
La crise du Covid-19 a révélé différentes faiblesses auxquelles notre pays est confronté sur ce sujet. Il y a d'abord eu l'insuffisance criante de lits en réanimation (fruits des politiques de rigueur trop restrictives), la difficulté pour l'Etat hyper-centralisé de soutenir ses entreprises, artisans et soignants sur l'ensemble du territoire (les Régions et le Départements s'étant illustrés une nouvelle fois indispensables pour remplacer l'Etat lorsque ce dernier n'était pas en mesure d'assumer sa responsabilité), puis, enfin, l'inégalité d'accès aux soins entre régions...La présence de médecins et la proximité d'hôpitaux étant devenue rarifiée dans certains territoires de notre République.
Voici le sujet sur lequel je souhaite m'exprimer aujourd'hui, la desertification médicale !
La situation devient sérieusement alarmante dans nos départements, les médecins libéraux sont de moins en moins présents. Beaucoup vieillissent, cherchent de jeunes remplaçants, vendent leurs cabinets tout équipés à prix sacrifiés pour favoriser la reprise de leur établissement...En vain... Les jeunes n'arrivent pas...Et les habitants sont obligés de trouver un nouveau généraliste, sont contraints de faire des kilomètres pour accéder à un droit précieux : l'accès aux soins.
Cette désertification, je ne l'invente pas ! Regardez les dernières actualités...Le village de Chailly-en-Bière de Seine-et-Marne, la ville de Paimpol dans les Côtes d'Armor et tant d'autres villages n'ont plus de médecins depuis de nombreux et trop longs mois, malgré tous les efforts amorcés par les municipalités.
Mais plus alarmant encore, les services d'urgences sont eux de plus en plus touchés par la pénurie des médecins et spécialistes. L'actualité nous le démontre une nouvelle fois...Les urgences Lillebonne en Normandie ont fermé durant la nuit du 5 au 6 octobre cette semaine faute de médecins !
Un CHU de plus touché sur les territoires par ce sevrage forcé qu'ont, par exemple, été obligés de suivre les services d'urgences de Clamecy (6 jours en juillet et août!!!). C'est catastrophique !
Bien que le numérus closus ait été supprimé pour les étudiants en deuxième année de médecine, il nous faudra attendre près de 10 ans avant d'observer les premières avancées...En attendant...La desertification médicale grignotte nos territoires et les inégalités d'accès aux soins progresse...
Les collectivités tentent bien que mal de trouver des solutions, et il est important de le souligner. Nous ne devons pas jeter la pierre à nos élus locaux qui sont les premiers engagés dans la lutte contre de la desertification. Le Département de Saône-et-Loire s'illustre notamment en ayant fait le choix fort de salarier des praticiens, des gynécologues...Une mesure nécéssaire qui a permis aux habitants de déclarer un médecin traitant.
Mais est-ce le rôle des collectivités de salarier sur le long terme des médecins et spécialistes ? Est-ce que cette mesure dite éphémère, paliant à une politique de santé inefficace et inadaptée à la réalité des besoins, peut durer à long terme ? Cela me semble difficilement concevable...La médecine libérale ne doit pas laisser place au salariat des médecins sur les territoires.
Il est au contraire primordial de définir une véritable stratégie de santé sur le long terme, de prendre en considération toutes les demandes et de revaloriser le rôle des Départements et des Régions sur ce sujet. Nous ne pouvons plus continuer à subir une politique de santé qui change tous les 4 ans par un Gouvernement déconnecté des réalités locales. Permettons aux Présidents de Régions d'assumer la présidence des ARS par exemple, décentralisons des compétences de santé aux collectivités pour que de véritables moyens soient déployés sur le long terme au sein des territoires, avec des décisions prises bien loin des enjeux éléctoraux nationaux...
Il est urgent d'agir...A bon entendeur...
Didier RABOT
Sign in if you'd like new recruits to be credited to you.
Actuellement 2 commentaire(s)
Puis, en attendant les effets de l’abolition du numerus clausus, développer la télémédecine, les médecins itinérants et surtout organiser un réseau d’infirmières spécialisées capables de porter les premiers soins et d’organiser la suite de la prise en charge.