
Notre Table ronde était consacrée à la réforme des retraites et de la dépendance engagées par le gouvernement :
- Projet de régime universel de retraites en regroupant l'ensemble des 42 régimes en un seul
- Future réforme de la dépendance avec trois priorités fixées par le gouvernement : qualité des prises en charge, renforcement de la prévention et revalorisation des métiers.
Sur la réforme des retraites, un consensus s'est rapidement dégagé parmi nos participants :
- Nous saluons le principe d'un système de retraites universel mais....uniquement sur les salariés.
- Nécessité également d'harmoniser les régimes des salariés du secteur privé et du secteur public.
- Extinction provisoire des régimes spéciaux qui ne se justifient plus dans le contexte de la société actuelle et qui sont voués...à disparaître progressivement.
- Nous conservons les régimes autonomes, notamment des professions libérales, on peut leur proposer de rejoindre le système universel, mais uniquement sur une base de volontariat. On ne peut pas nationaliser des régimes autonomes qui sont bien gérés et ont accumulé au fil du temps plus de 35 Milliards d'euros de réserves
- On créé également un étage supplémentaire, avec la capitalisation.... en partenariat avec les entreprises qui le souhaitent, avec une réflexion sur l'utilité de fonds de pension qui pourraient soutenir l'économie française.
Selon la Fondation Concorde, les faiblesses de l'économie française et notamment son niveau élevé de prélèvements sont liées à un taux d'emploi plus faible que les autres grands pays de l'OCDE. Si on joue sur l'âge de départ à la retraite, en le reculant de quelques trimestres, ce qui se justifie avec l'allongement de la durée de vie, on augmente le taux d'emploi, on économise de l'ordre de 25 Milliards d'euros et on récupère 50 milliards d'euros de recettes. L'âge est donc le principal levier pour générer des économies et engranger des recettes pour l'Etat.
Sur la dépendance, au-delà de la création d'un cinquième régime pour la Sécurité sociale au moment où l'on annonce un nouveau déficit de la Sécurité Sociale de l'ordre de plus de 5 milliards d'euros en 2019 et du même montant en 2020, notre intervenant Frédéric Prate a attiré notre attention sur les points suivants :
- La dépendance n'est pas uniquement un problème économique ou sanitaire...
- Il y a un travail important à faire sur la prévention de la dépendance, et cela passe par la mise en place de programmes pour favoriser l'activité physique et un rythme de vie adapté. Un départ à la retraite trop brutal peut également déstabiliser une personne et la confronter à un vide à la fois relationnel et professionnel. Une situation de fragilité (étape préalable à la dépendance) doit faire l'objet d'une vigilance extrême, trois mois d'activité physique suffisent dans certains cas pour faciliter un retour à une situation normale.
- Les progrès techniques permettent aujourd'hui de mieux diagnostiquer les maladies liées à la dépendance et de mieux les suivre. La Côte d'Azur est un excellent laboratoire avec des universités, des hôpitaux et des centres de recherche mobilisées en faveur de la dépendance et disposant d'un bassin de population de seniors parmi les plus élevés au monde. Ce sont aussi des opportunités d'emplois et d'activités importantes!
- Le rapport Libault commandé par Agnès Buzyn contient beaucoup de propositions en faveur d'une meilleure prévention et d'un meilleur accompagnement de la dépendance.
Au global, le financement de la dépendance va nécessiter de trouver jusqu'à neuf Milliards d'euros supplémentaires au cours des prochaines années et ce financement doit être supporté à la fois par la sécurité sociale et probablement aussi via des assurances, afin d'éviter une explosion des coûts et des déficits trop élevés.
En conclusion, notre table ronde a insisté sur le risque d'étatisation trop forte, voire même complète des systèmes de retraite et de dépendance, avec ces deux réformes. Nos valeurs combinent à la fois solidarité pour les plus fragiles mais aussi responsabilité pour éviter de se retrouver dans des situations financières périlleuses pour les générations futures. Le système mixte de financement et de prise en charge doit perdurer !
Pierre Maurin,
Rapporteur de la table ronde sur les retraites.
Actuellement 1 commentaire