L’aménagement du territoire : une nécessité pour la cohésion nationale et le développement économique en France

L’aménagement du territoire : une nécessité pour la cohésion nationale et le développement économique en France

Si le plan « Action cœur de ville » ou la création prochaine d’une Agence de la cohésion des territoires peuvent témoigner d’une volonté de mobiliser l’État au service des territoires, il n’en demeure pas moins que les fractures territoriales s’accentuent.

Réhabiliter la notion d’aménagement du territoire !

Autrefois considéré comme une priorité, l’aménagement du territoire est devenu le parent pauvre des politiques publiques, au point que le géographe Roger Brunet parle de territoires « à ménager » plutôt qu’à aménager. Les territoires périphériques et ruraux sont réduits à des espaces interstitiels par une métropolisation insuffisamment planifiée : leur potentiel est négligé et ils subissent une double peine en étant délaissés par les services publics, l’emploi, les jeunes, ce qui menace la cohésion nationale et la mobilité sociale.

Si le Gouvernement souhaite à juste raison s’attaquer à la revitalisation des centres des villes moyennes, les petites villes et les territoires attendent des réponses rapides.

« Action cœur de ville » : une ambition en demi-teinte !

L’intention est louable mais force est de constater que le périmètre tant financier – cinq milliards d’euros sur cinq ans – que géographique – moins de trente villes moyennes concernées par an – du plan porté par le Commissaire général à l’égalité des territoires, que nous avons reçu le 21 février dernier, n’est pas à la hauteur des difficultés.

Seuls 32% des Français jugent leurs cœurs de ville dynamiques et le sentiment de déclin est particulièrement vif dans les villes de moins de 50 000 habitants, avec une forte vacance commerciale.

Le Sénat est mobilisé depuis longtemps sur ces sujets et les constats sont connus. La commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, que je préside, les a récemment mis en lumière, dans le rapport d’information que j’ai présenté en mai 2017 avec Louis-Jean de Nicolaÿ Aménagement du territoire : plus que jamais une nécessité. Nous devons dynamiser le bassin de vie des petites villes pour restaurer leur attractivité et maîtriser l’implantation des surfaces commerciales en périphérie. Il nous faut aussi lutter contre les déserts médicaux : il y a urgence et la commission s’est saisie de ce sujet en vue d’émettre de nouvelles propositions prochainement.

Pour un État stratège, régulateur et aménageur !

Nous devons à l’avenir mesurer les conséquences des politiques publiques en termes d’aménagement du territoire et porter une vision rénovée à travers la transition verte, la couverture numérique et les infrastructures pour permettre à chacun de réaliser ses projets professionnels et personnels.

Efforçons-nous de raisonner à périmètre juridique constant en stabilisant l’organisation territoriale française et en généralisant les outils contractuels.

La France doit partager, au-delà de nos frontières, en Europe, une vision de l’aménagement du territoire au XXIème siècle.

Hervé Maurey,
Sénateur de l'Eure,
Président de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable

 

 

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Contribution proposée par Monsieur Bruno LECUREUR

 

DÉSERTIFICATION DE NOS CAMPAGNES : REDONNER DE L'ATTRACTIVITÉ AU MONDE RURAL

 

La mode est à la "citadinisation" et à la "métropolisation". Il n'y en a que pour les villes. Plus ça va, plus nos campagnes deviennent les dortoirs des agglomérations et/ou un concentré de résidences secondaires. Quand je pense aux campagnes, je pense aux villages de moins de 1500 habitants et je dis bien villages et non communes nouvelles. En effet, quand une agglomération de plus de 1500 habitants fait partie d'une commune nouvelle, c'est elle qui concentre le développement et les investissements, en particulier les entreprises et ce au détriment des autres communes.

 

Il faudrait inciter les entreprises à s'installer dans des villages même de 500, 300, 200 ou 100 habitants. Ainsi on verrait de jeunes actifs venir s'installer dans nos villages. Peut-être alors qu'ici et là on reverrait certains commerçants en tournée sans qu'on soit obligés de les défrayer pour qu'ils passent dans certains villages. Et même certains commerces pourraient se réinstaller, et pourquoi pas des écoles primaires et de petits équipements publics.

 

Evidemment, c'est une entreprise de longue haleine. C'est pourquoi il y a urgence. Pour attirer des entreprises il faut des avantages financiers (primes d'installation, terrains et/ou locaux peu chers, allègements d'impôts,...) et pas uniquement accordés au niveau local mais national aussi, et pas que pour 3, 5 ou 10 ans. Il faut aussi une desserte fiable de l'Internet à haut débit et une voirie à la hauteur.

 

 

Bruno LECUREUR


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