Le vote de contestation, blanc ou nul, doit être pris en compte pour valider une élection !

Le vote de contestation, blanc ou nul, doit être pris en compte pour valider une élection !

La démocratie s’essouffle parce que l’on n’a pas été honnête avec elle, normalement elle fonctionne par délégation du pouvoir : le peuple, à travers des élections, accorde sa confiance à une élite dirigeante.

 

Ceci est le pacte qui permet à la démocratie de fonctionner. Sans ce pacte qui fonde une légitimité entre le peuple et ses élus, plus de démocratie possible. Or, nous avons perverti la délégation de pouvoir, nous avons introduit la notion de suffrages exprimés, donc celle de ceux qui ne le seraient pas. Et c’est là que la malhonnêteté fait son apparition : plus besoin d’avoir la confiance d’une majorité d’électeurs, il suffit d’en rassembler un plus grand nombre que son concurrent le plus proche, combien même ce nombre soit très peu représentatif du peuple appelé au scrutin, et combien même le total des suffrages exprimés soit inférieur à la majorité absolue.

Le peuple se déplace de moins en moins aux élections car il sent très bien que le système lui confisque sa capacité de désignation. Très souvent, quand il se déplace, il ne vote plus pour un candidat mais bien trop souvent contre, apportant ainsi son suffrage à un candidat qui symbolise le mieux cette contestation et cela fait le jeu des partis extrémistes qui finissent par accéder aux responsabilités. Non pas pour porter le projet du peuple, mais pour afficher leur mécontentement, funeste conséquence pour la démocratie. L’histoire nous l’a plusieurs fois enseignée, le présent nous prouve de plus en plus que nous en prenons de nouveau le chemin.

Rien de plus simple que de redonner à la démocratie toutes ses vertus. Chaque bulletin de vote doit peser dans la désignation des représentants du peuple. Pour cela, les bulletins, qualifiés de blanc et de nul, doivent réintégrer les suffrages exprimés. Ceux-ci porteront sans détour la contestation et devront peser dans la confiance accordée aux élus.

Pour cela, sans rien changer aux modes de scrutins actuels, il suffit de rajouter quelques articles pour la prise en compte des votes de contestation :

1) Les votes nuls et blancs sont des votes de contestation, donc des votes exprimés.

2) Lors d’un scrutin, quiconque, liste ou candidat, qui cumulera moins de bulletins que les votes de contestation sera disqualifié.

3) Une disqualification interdit la candidature pour un second tour ou pour le renouvellement du même scrutin.

4) Les trois premiers articles impacteront les scrutins de la manière suivante :

a. Lors du premier tour de scrutin, suivant le classement des votes de contestation :

i)   Arrivés en tête conduit à renouveler le scrutin.

ii)  Arrivés en seconde position ou plus, seuls les candidats, ou les listes, n’ayant pas été disqualifiés restent en lice pour que s’appliquent les règles en vigueur :

1) Pour les scrutins à un seul tour, sont élus les candidats répondant aux conditions requises.

2) Pour les scrutins à deux tours :

a) Sont élus les candidats répondant aux conditions requises.

b) Sinon, un second tour est nécessaire

c) Lors du second tour de scrutin, suivant le classement des votes de contestation :

i)  Arrivés en tête conduit à renouveler tout le scrutin.

ii) Arrivés en seconde position ou plus, suivant les règles en vigueur, sont élus les candidats non disqualifiés et répondant aux conditions requises.

Geoffroy CARMIER.

 

Pour avoir accès aux autres articles de la thématique, cliquez ici !

 


Il est important de prendre en compte le vote blanc ou nul. Cela diminuerait le taux d'abstention et ferait prendre conscience aux candidats qu'il ne pourraient être élu en dessous de la barre de 50%. Le citoyen ressentirait qu'il a les cartes en main. Quitte à recommencer autant de fois qu'un candidat n'aurait pas atteint voire dépasser la barre de 50%. Il pourrait ses derniers améliorés leur profession de foi à l'issue d'un questionnaire posé à tous les candidats sur les sujets majeurs de préoccupation du citoyen. 

 

Jean Chevry.


Actuellement 3 commentaire(s)

Veuillez vérifier vos emails pour le lien d'activation
  • Territoires 2
    a commenté 2019-01-09 15:38:10 +0100
    Exclure plus d’un million d’électeurs lors des élections nationales qui votent blanc ou nul en ne comptant pas ces votes n’est pas anodin : cela montre que l’élection n’est pas la somme des parties mais bien des partis. Elle est un machine à élire, à légitimer quitte à gonfler artificiellement le poids de celles et ceux qu’elle désigne.

    Dans ces conditions, prendre en compte le vote blanc et nul reviendra à évaluer la légitimité des élus à partir de l’ensemble des votants tout en mettant fin à l’obligation de choisir pour des électeurs désormais de plus en plus nombreux à voter à “contre-opinions”. L’élection reviendrait ainsi davantage un moyen (faire valoir son opinion) qu’un but (élire un candidat).
  • Alexis Reboulet
    a commenté 2018-08-04 22:08:21 +0200
    Bonjour,

    La reconnaissance du vote blanc est un principe républicain.
    Ainsi, lorsque l’on croit en la démocratie et non à la monarchie du pouvoir démocratique, on ne peut qu’adhérer avec ce principe.

    Pour autant, pour ma part je ne suis pas tout à fait en accord avec la proposition ci-dessus.
    En effet, je préfère limiter le pouvoir des élus ne disposant pas d’au moins 45 % des suffrages favorables des inscrits.
    Cette limitation porte notamment sur le pouvoir de signature, la capacité d’utiliser les ordonnances … En clair, aucune réforme constitutionnelle, aucune modification de code (ex. code du travail), aucune vente de tout ou partie de bien public ne peuvent être réalisées sans l’accord des deux assemblées si l’élu n’a pas été élu avec au moins 45 % des suffrages des inscrits.
    De même, il est interdit d’engager l’état ou la collectivité au delà du mandat + 1 an (ex. contrat d’exploitation des autoroutes …) ou de proposer un budget en déficit au delà du déficit existant du fait de décisions antérieures.

    Les élections coûtent cher et nécessitent de motiver la population. Ainsi la prise en compte du vote blanc ne doit pas alourdir le processus actuel.

    Quel élu ne voudra pas acquérir plus de pouvoir pour mener à bien son programme ? Pour cela il n’existera qu’un moyen, c’est que ce programme soit représentatif du peuple amené à choisir son REPRESENTANT (et non son monarque).
  • Paul-Eric Dècle
    a publié cette page dans Moderniser nos institutions 2018-06-27 13:24:28 +0200