Régionales et départementales 2021 : après contretemps et imbroglios, enfin une date pour ce rendez-vous démocratique !

Régionales et départementales 2021 : après contretemps et imbroglios, enfin une date pour ce rendez-vous démocratique !

Le Premier Ministre a cette semaine fait une déclaration suivie d’un vote à l’Assemblée nationale puis au Sénat sur les élections locales un sujet qui met fin à 6 mois de tergiversations du Gouvernement.
Retour sur l'histoire d'un scrutin maintes repoussé

Dès l’automne et la montée de la deuxième vague de Covid19, il se murmure dans les couloirs parisiens que le scrutin de mars ne pourra se tenir. Un consensus à presque l’unanimité des forces politiques concèdent qu’un scrutin en mars n’est pas sérieux au regard de la situation épidémique. Pour beaucoup de responsables politiques, l’abstention qui a faussée et permis l’arrivée dans certaines grandes villes de candidats écologistes est à ne pas renouveler.

Mais déjà, à l’image de Renaud Muselier ou Hervé Morin, les Présidents de régions alertent, on ne peut pas confiner éternellement la démocratie et les élections devront avoir lieu, sans pour autant empiéter sur le scrutin présidentiel. Traduction : si les élections n’ont pas lieu au plus tard en septembre 2021, elles ne pourront avoir lieu avant décembre 2022. 

Finalement le 16 février dernier, dans un large consensus la loi reportant les élections régionales et départementales fixe à juin la nouvelle date des scrutins. 

 

Une consultation très large

Hanté par les critiques de toutes les oppositions pendant le premier confinement à propos du maintien du premier tour des élections municipales, l’exécutif souhaite cette fois ne pas être tenu responsable en cas de camouflet de dernière minute. Conformément à la loi qui reporte les élections de mars à juin, le Gouvernement demande donc un avis au Conseil Scientifique. Habitué à être contredit, le Conseil Scientifique va rendre un avis inattendu puisqu’il émet des recommandations, mais laisse au gouvernement le soin de trancher «Il incombe aux seules autorités politiques de procéder en toute légitimité démocratique aux appréciations générales, qui dépassent les seuls aspects sanitaires, ainsi qu’aux arbitrages nécessaires, qui sont éminemment politiques s’agissant de l’organisation d’élections » écriront les scientifiques. 

 

Échaudé par cet avis, le gouvernement consulte les associations de représentants d’élus, le Président reçoit les Présidents des deux chambres. Avec au même moment l’explosion comme prevue par les épidémiologistes du variant anglais, obligeant le Président de la République à confiner une troisième fois, l’horizon s’assombrit pour des élections en juin. 

 

Néanmoins, le Sénat comme les associations d’élus, l’Association des Maires de France, l’association des Régions de France se prononcent en faveur d’un maintien du scrutin aux dates annoncées. Parallèlement, les Présidents des partis politiques sont aussi consultés, la plupart préfèrent un maintien, en témoigne un extrait du courrier d’Hervé Morin, au Premier Ministre «Compte tenu des propos tenus par le Président de la République lors de son allocution du 31 mars dernier, indiquant une réouverture progressive du pays à la mi-mai (...) il me parait, dans ce cas, tout à fait possible d'organiser, les deux scrutins électoraux des 13 et 20 juin». A la fin de la semaine dernière il semble que le consensus se soit porté pour un maintien considérant que les effets des beaux jours, du troisième confinement et de la vaccination conjugués permettront une campagne et les opérations de vote. 

 

Un homme, un proche d’Emmanuel Macron, le Président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, va cependant faire voler en éclats le 9 avril dernier, toutes les consultations organisées par l’exécutif, écrivant à Jean Castex : «Ces réflexions me conduisent à souhaiter que les scrutins ne se tiennent qu'après une campagne électorale où tous les candidats auront pu convaincre les électeurs du bien-fondé de leurs propositions et de l'authenticité de leurs qualités personnelles». 

 

Un député de la majorité raconte alors « Les consultations jusqu’à présent organisées ne pouvant pas être balayées, il est à la hâte décidé d’interroger les maires ». En effet, le Ministre de l’intérieur demande à tous les préfets de consulter les maires de leurs départements pour qu’ils se prononcent. Dans un imbroglio le plus total, les 36 000 maires sont amenés à se prononcer dans le week-end du 9 au 11 avril sur la tenue ou non d’élections en juin. Après cette consultation inédite et désordonnée, 56% d’entre eux ont répondu favorablement à l’hypothèse d’un vote en juin. Dans un communiqué laconique et un brin ironique, l’association présidée par François Baroin, se félicitera du résultat de cette consultation et rappellera qu’elle avait déjà formulé cet avis quelques jours plutôt. Après cette dernière large consultation Emmanuel Macron est au pied du mur, sa stratégie de repousser les élections régionales après l’élection présidentielle échoue.

Des conditions de campagne et de vote atypiques

Après cette large consultation, le Premier Ministre décide d’imposer aux partis politiques de se prononcer en détaillant dans une allocution suivie d’un débat et d’un vote les modalités d’organisation d’un scrutin en juin. Ainsi mardi dernier à l’Assemblée nationale puis le lendemain au Sénat, le Premier ministre communique ainsi sur les mesures retenues pour une campagne et des scrutins compatibles avec la pandémie de Covid19. Il propose :

-Un décalage du scrutin aux 20 et 27 juin plutôt que les 13 et 20 juin

-Un renouvellement de ce qui c’était fait en juin 2020 de porter deux procurations par électeur.

-La tenue avant chaque tour d’un débat télévisé sur les fréquences locales de France 3

-La vaccination proposée à tous les assesseurs 3 semaines avant le premier tour

-La possibilité pour les candidats de faire campagne au-delà des 10 kilomètres autour de leurs domiciles 

-La possibilité pour toutes les communes d’étendre l’ouverture des bureaux jusque à 20H.

 

Il est aussi évoqué la possibilité de voter en extérieur ou encore de simplifier les opérations de dépouillement puisque deux élections se tiennent en même temps. 

 

E.Z


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  • Territoires 2
    a publié cette page dans Actualités 2021-04-18 19:50:50 +0200