Revalorisons l'élu local sous peine de ne plus en avoir !

Revalorisons l'élu local sous peine de ne plus en avoir !

Le nombre de maires démissionnaires avant la fin de leur mandat ne fait que s'accroître et plusieurs petites communes risquent de se retrouver sans candidat aux prochaines élections municipales. Pour que cela cesse, il faut que l'élu local soit mieux mis en valeur.

 

On le sait tous, la politique n'a pas bonne presse. Les hommes et les femmes politiques ne sont pas très appréciés et des phrases peu élégantes à leur encontre sont parfois lancées par des personnes qui ne croient plus en la politique : "Pas honnêtes" , "Déconnectés de la réalité.", "Ils ne bossent pas.", "Ils gagnent beaucoup trop." Sauf que la réalité est loin d'être celle-ci. Et à un tel point que beaucoup d'élus locaux renoncent à s'engager.

 

D'abord, décortiquons les idées reçues. Si les affaires en politique ont toujours existé, elles n'ont ciblé qu'un nombre extrêmement minoritaire d'élus (encore plus minoritaire si on ne compte que les élus locaux). La quasi-totalité des élus sont honnêtes, ne trichent pas... mais pâtissent des quelques-uns qui osent outrepasser leurs droits.

 

Ils sont également très proches des réalités du quotidien pour une raison simple : les indemnités d'élus locaux étant très faibles (sauf pour les très grandes villes, et encore), tous les élus ou presque gardent leur profession au moins à temps partiel. Ils sont tous issus de la société civile (d'ailleurs, comment ne pas l'être ? Autre absurdité !), ont une vie professionnelle et familiale comme les autres avec leurs charmes et leurs contraintes.

 

Concernant les deux dernières idées reçues, il est clair et net que les élus locaux sont loin, très loin de gagner de rondelettes sommes (certains mandats n'apportent même aucun centime suivant la taille de la commune dans laquelle nous sommes élus) et s'investissent plus en terme d'heure que ce que leurs indemnités leur donnent.

 

Il y a donc plusieurs travers majeurs à régler par la loi :

 

Tout d'abord, il faut revaloriser le statut d'élu en augmentant le montant des indemnités, notamment dans les petites et moyennes communes pour les conseillers municipaux thématiques et les adjoints. Il est normal que le découragement soit là lorsqu'on s'investit corps et âmes pour son territoire, quitte à ne plus pouvoir travailler à temps plein, et qu'en retour on gagne moins qu'avant alors que le rythme était plus conventionnel (métro, boulot, dodo).

 

Il faut également que l'État augmente une bonne fois pour toutes ses dotations aux collectivités territoriales pour que les chefs d'exécutifs puissent enfin agir concrètement pour leur territoire car le sentiment d'impuissance dû à un manque de moyens financiers est très décourageant. Il faut également redonner du pouvoir et des compétences aux communes en elles-mêmes et ne pas tout concentrer sur les agglomérations et les intercommunalités. En effet, dans les deux cas, il est frustrant de constater pour le maire et ses élus qu'ils n'ont pas la main sur des sujets pourtant clés dans leur commune.

Pierre,
Conseiller communautaire dans le Gers.

 

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